samedi 2 mai 2015

LA CONSTRUCTION DES RUCHES



Le menuisier de Pia à qui il semble logique éthiquement (pour que l’argent revienne au village) de confier la construction des ruches avait commencé par dire qu’il lui fallait 6 m de planche par 0,30 pour une ruche.
Vérification faite et confirmée par Jean, menuisier-ébéniste de mes amis, 3,70 m suffisent ce qui change considérablement la donne, en bois, en prix et en nombre final de ruches.

Le choix du bois n’est pas une mince affaire. Il faut qu’il soit suffisamment dur pour résister au soleil, à la pluie et aux insectes pendant au moins 4 ans, et en même temps suffisamment sec pour ne pas se déformer. C’est à Bobo ici que j’ai appris qu’il fallait du bois « Samba ».

C'est également à Bobo que j’ai vu des ruches faites de façon quasi industrielles avec des machines. Elles coûtent 25 000 FCFA, elles sont impeccables, très belles, bien finies. Mais pour 40 ruches, je serais perdante sur le transport et l’argent resterait ici à Bobo. Ce n’est pas intéressant.

En accord avec l’association des apiculteurs, nous avons donc décidé de faire faire une ruche par chacun des deux menuisiers, ruches qui seront examinées sous toutes les coutures avant de passer commande des autres bien sûr. Il y aura lieu également d’examiner la découpe de façon à économiser le bois au maximum. Il y a des cotes très précises à respecter, par exemple, les barrettes qui font plafond dans la ruche doivent faire 3,2 mm de largeur, car les abeilles africaines sont plus petites que les nôtres. Ces barrettes seront usinées ici à Bobo. Ce sera plus précis et je peux facilement les transporter.
La peinture, je suis hésitante, on ne va jamais savoir ici ce qu’il y a réellement dans cette peinture. Je préfèrerais de la cire liquide à étaler au pinceau (plusieurs couches) ou du beurre de karité dont on enduit ici les djembés. Il y en a plein au village.

…. Plusieurs jours ont passé…

Aidée par Aboubakar, l'ami précieux qui connaît tout le monde ici à Bobo, celui qui m'a aidée à trouver ma maison, j’ai pu faire affaire avec un grossiste de bois. J’ai fait livrer le soir même 30 planches de 6 m à Djibasso ainsi que des tôles pour fabriquer les toits. Le transport n’a pas été trop onéreux, car nous avons complété un camion qui livrait déjà à Djibasso.


Le bois Samba, des planches de 6 m sur 0,30
Choix des planches chez le grossiste








































J’ai fait livrer ensuite une ruche aux bonne cotes parfaitement finie ainsi que son « patron » découpé car les menuisiers ont des difficultés à lire les plans.

La ruche

Beaucoup de difficultés nous attendent encore : le bois n’est pas raboté et les menuisiers de Pia n’ont pas les machines. Vont-ils savoir économiser le bois ? Je ne trouve pas de mastic à bois pour protéger les pointes et réparer certaines failles.
Ce mastic, ils le fabriquent ici à partir de poudre à bois très fine, mélangée à de la colle Sader, de la colle de riz et du citron (pour la prévention de la rouille). Improvisation et débrouillardise, mais Jean aura peut-être d'autres recettes.

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