Le menuisier de Pia à
qui il semble logique éthiquement (pour que l’argent revienne au village) de confier la construction des ruches avait commencé par dire qu’il lui fallait 6 m de planche par 0,30
pour une ruche.
Vérification faite et confirmée par Jean, menuisier-ébéniste de mes amis, 3,70 m suffisent ce qui change considérablement la donne,
en bois, en prix et en nombre final de ruches.
Le choix du bois n’est
pas une mince affaire. Il faut qu’il soit suffisamment dur pour résister au
soleil, à la pluie et aux insectes pendant au moins 4 ans, et en même temps
suffisamment sec pour ne pas se déformer. C’est à Bobo ici que j’ai appris
qu’il fallait du bois « Samba ».
C'est également à Bobo que j’ai vu des ruches faites de façon quasi
industrielles avec des machines. Elles coûtent 25 000 FCFA, elles
sont impeccables, très belles, bien finies. Mais pour 40 ruches, je serais
perdante sur le transport et l’argent resterait ici à Bobo. Ce n’est pas
intéressant.
En accord avec l’association
des apiculteurs, nous avons donc décidé de faire faire une ruche par chacun des
deux menuisiers, ruches qui seront examinées sous toutes les coutures avant de
passer commande des autres bien sûr. Il y aura lieu également d’examiner la
découpe de façon à économiser le bois au maximum. Il y a des cotes très
précises à respecter, par exemple, les barrettes qui font plafond dans la ruche
doivent faire 3,2 mm de largeur, car les abeilles africaines sont plus petites
que les nôtres. Ces barrettes seront usinées ici à Bobo. Ce sera plus précis et
je peux facilement les transporter.
La peinture, je suis
hésitante, on ne va jamais savoir ici ce qu’il y a réellement dans cette
peinture. Je préfèrerais de la cire liquide à étaler au pinceau (plusieurs
couches) ou du beurre de karité dont on enduit ici les djembés. Il y en a plein
au village.
…. Plusieurs jours ont
passé…
Aidée par Aboubakar, l'ami précieux qui connaît tout le monde ici à Bobo, celui qui m'a aidée à trouver ma maison, j’ai pu faire affaire avec un grossiste
de bois. J’ai fait livrer le soir même 30 planches de 6 m à Djibasso ainsi que des tôles pour fabriquer les toits. Le transport n’a pas été
trop onéreux, car nous avons complété un camion qui livrait déjà à Djibasso.
Le bois Samba, des planches de 6 m sur 0,30 |
J’ai fait livrer ensuite une ruche aux bonne cotes parfaitement finie ainsi que son « patron » découpé car les menuisiers ont des difficultés à lire les plans.
La ruche |
Beaucoup de difficultés
nous attendent encore : le bois n’est pas raboté et les menuisiers de Pia
n’ont pas les machines. Vont-ils savoir économiser le bois ? Je ne trouve
pas de mastic à bois pour protéger les pointes et réparer certaines failles.
Ce mastic, ils le
fabriquent ici à partir de poudre à bois très fine, mélangée à de la colle
Sader, de la colle de riz et du citron (pour la prévention de la rouille). Improvisation et débrouillardise, mais Jean aura peut-être d'autres recettes.
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