lundi 6 juillet 2015

CE QUE JE NE VOUS AI PAS ENCORE MONTRE...

Non pas que je voulais vous le cacher, mais commencer par vous présenter cela aurait pu réduire la capacité de votre regard à voir autre chose...

 Je m'explique. Lorsque je suis arrivée pour la première fois au Burkina Faso en février 2013, j'ai été tellement "choquée", au sens littéral du terme, par les détritus et en particulier les sacs plastique qui traînent partout que pendant 3 jours, j'ai été dans l'incapacité de voir autre chose.

La gare routière de Nouna
 Je n'avais qu'une seule envie, prendre un grand sac et ramasser, faire propre... Ces trois jours passés, de façon paradoxale, j'ai eu la sensation de me laver le regard, j'ai pu enfin voir les personnes, les boutiques, l'activité...

Avec ces quelques photos, je vous livre un extrait du chef d'oeuvre "Ebène" de Ryszard Kapuscinski. Lorsqu'il écrit ces lignes, il vient d'atterrir à Accra, la capitale du Ghana, où il arrive comme journaliste. Evidemment, en transposant au Burkina Faso, il y a lieu de supprimer les odeurs d'algues, pas de bord de mer ici, mais pour le reste c'est pareil !...
"Le parfum des tropiques est pourtant différent. Nous ressentons d'emblée son poids, sa viscosité. Il nous signale immédiatement que nous nous trouvons dans un endroit du globe où la vie biologique, luxuriante et inlassable, travaille sans relâche, engendre, croît et fleurit tout en se désagrégeant, en se vermoulant, en pourrissant et en dégénérant.
  C'est l'odeur d'un corps chauffé, du poissson qui sèche, de la viande qui se décompose et du manioc frit, des fleurs fraîches et des algues fermentées, bref de tout ce qui plaît et irrite en même temps, attire et repousse, allèche et dégoûte. Cette odeur nous poursuit, s'exhalant des palmeraies environnantes, de la terre brûlante, s'élevant au-dessus des caniveaux putrides de la ville. Elle ne nous lâche plus, elle colle aux tropiques."

Extrait d' "Ebène, aventures africaines" de Ryszard Kapuscinski chez Plon, 1998. Né en Pologne en 1932, R. Kapuscinski étudie l'histoire, devient reporter et correspondant de l'Agence de presse polonaise. Il est allé pour la première fois en Afrique en 1957 et y a vécu pendant des années.



Une rue "goudronnée" de Bobo-Dioulasso

Rasage de crane en plein air. Vous pouvez acheter les cigarettes à l'unité, par deux ou par trois...

La gare routière de Nouna. Un petit creux ?
Toujours la gare routière !


Je vous ai gardé le meilleur pour la fin. Là, il fait nuit noire. Nous sommes dans une côte, en panne, à environ 2 km de notre destination finale, Djibasso. Le chauffeur est allongé sous l'engin, je n'ose pas dire le camion, après s'être fait apporter les outils nécessaires de Djibasso. Oui, il arrivera à redémarrer !... C'était en 2014. Je vous rassure, tous les véhicules ne sont pas dans cet état, mais.... il y en a.




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire