mercredi 25 février 2015

UNE CHAMBRE TRANQUILLE...



Je ne vous ai pas encore parlé de ma chambre.
 
Karim m’a trouvé cet endroit très calme, grande cour, petites chambres extérieures comme dans un motel. Le tarif est imbattable : 4 000 FCFA la nuit, soit 6 euros.
Le strict minimum, rudimentaire mais propre. Je m’y repose bien, tout ce qu’il faut pour recharger les diverses batteries, même si les prises sont décollées du mur et laissent parfois échapper quelques étincelles. Une moustiquaire, une table et une chaise, par contre pas de placard. Un ventilateur et si je souhaite, je pourrais avoir la clim.
La  douche et les w.c. sont à la « française » mais bon quand il y a la tablette pour poser ses affaires, il n’y a pas de porte-serviette ou alors le contraire. J’ai choisi le porte-serviette.



Je travaille actuellement sur la terrasse au grand air. Il ne fait pas trop chaud ces jours-ci. Le ciel est plutôt couvert. Une petite bise me caresse de temps en temps. Le patron est sympathique. Il vient d’avoir une petite fille et sa femme reste à la maison. Une cliente parisienne nous abreuve de ses histoires, elle a l’air d’avoir ses repères ici depuis longtemps, elle fait pratiquement partie de la famille.

Ce matin, petit déjeuner. Le patron sait faire un café au lait (oui, je sais ce n’est pas diététique) qui le même goût que chez nous. J’en profite encore tant que je peux. J’ai acheté des « Vache qui Rit » pour avoir encore un peu l’impression de manger du fromage.
Ce matin donc. On m’apporte le petit déjeuner, non  sans être allé acheter du pain pour moi, je vois revenir le serveur avec le pain. Le café au lait est servi sans couteau et sans sucre ; j’attends un bon moment le couteau qui finit par arriver. Entretemps j’ai craqué et commencé à étaler mon fromage à la petite cuillère. Le couteau arrive, mais il faut qu’il aille acheter du  sucre. Le serveur reprend sa mobylette. Lorsqu’il arrive, j’ai pratiquement fini mon bol sans sucre. Finalement je pourrais continuer, ce n’est pas mauvais.

CASAFRICA, Secteur 9, Quartier Petit Paris à Bobo-Dioulasso.

Quelques photos de ce havre de paix ! Ne vous y méprenez pas, la lutte contre la poussière ici est de tous les instants. Une poussière rouge, fine, qui s’infiltre partout. Ce matin, j’ai consciencieusement nettoyé mon ordinateur, car entre les touches, il y avait déjà beaucoup de poussière.
Si les sièges sont brillants et propres, c’est qu’on les nettoie tous les matins. La cour aussi est balayée tous les matins. Mais les murs, les voitures, les  arbres, tous sont recouverts d’une fine pellicule qui donne ces tons ocre rouge ternes. La lumière réussit tout de même à rebondir,  se frayer un chemin. Ce matin, elle est blanche, laiteuse, légère, très douce. Une lumière maternelle finalement, qui prend soin, qui apaise.

J’ai accroché mon tableau dans la chambre, il y avait juste deux clous au mur, au bon écart. PERJALANAN, nom indien m’a dit Chantal qui veut dire « Voyage ». Il est le témoin de mon voyage avant tout intérieur. Il me relie dans le même temps à ma communauté d'esprit et de cœur. Unité. MÂ


Quelle présence n'est-ce pas ?

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