DJIBASSO, mardi 3 mars
Je reprends la plume. Excusez mon absence, vraiment ça ne
passe pas dans les villages et finalement pas non plus à Djibasso. La connexion
est trop lente, j’ai mes messages sur mon téléphone, mais impossible de
profiter de la connexion partagée en wi-fi avec l’ordinateur. Ceux qui
connaissent comprendront, pour les autres n’attendez pas d’autres explications
de ma part, je n’y comprends pas grand-chose.
Donc arrivée, je reprends, jeudi dernier 26 février, à
Djibasso après un voyage en bus non climatisé, voyage qui a duré 8 heures pour
300 kilomètres à peu près. Il faut dire que nous nous sommes arrêtés au moins
deux heures à Nouna pour attendre quelques personnes qui arrivaient de
Ouagadougou. Coût pour ceux que ça intéresse : 5 000 FCFA, soit 7,50
euros environ.
Le jeudi est le jour idéal pour arriver, car c’est le jour
du marché. Immense, il occupe tout Djibasso. Chacun est venu avec ses récoltes,
ses animaux à vendre, ses affaires à faire…. Je devrais pouvoir repartir dès ce
soir pour Pia. Il faut trouver les villageois de Pia et ce n’est pas une mince
affaire.
Heureusement Sally est là. Je connais Sally depuis mon
premier voyage au Burkina. C’est la
belle-sœur de l’ami qui m’a invitée et emmenée dans les villages. C’est un
personnage à Djibasso. De par sa stature, sa silhouette imposante, son humour
permanent. Elle sait lire et écrire et débrouille bien des situations. Dans
l’avenue principale de Djibasso, la route qui mène au Mali, elle trône juste
devant l’entrée de sa maison. Tous les matins, elle fait frire des beignets de
farine de mil qu’elle vend, alimentant la caisse familiale de quelques
centaines de francs. Les enfants nombreux, ceux qui ont moins de 7 ans et qui ne
vont pas à l’école, courent partout, jouant avec un bout de carton, des
cuillères en plastique trouvées au sol, se taquinant en permanence. Beaucoup de
pièges autour d’eux, marches, planches, objets divers. Ils semblent évoluer à
leur aise, il doit bien y avoir des accidents de temps en temps.
Je pense à nos écoles maternelles claires et propres.
J’entends les enfants français chanter des comptines, jouer avec des jouets
« éducatifs » et s’exercer à la collectivité. Il est sûr que l’éveil
des différentes capacités se fait plus rapidement dans cet univers protégé.
Pour autant, dans la société burkinabé d’aujourd’hui, où il faut être malin, se
faufiler, être plus rapide pour attraper le morceau de viande qui reste dans le
plat commun, cet école de la vie semble pour l’instant « adaptée ».
J’ai renoncé à compter les enfants, il y en a « beaucoup ».
Donc Sally m’accompagne à la rencontre des gens de Pia.
Retrouvailles joyeuses, chaleureuses. On ne s’embrasse pas, mais on se salue
longuement, main dans la main, en prononçant des paroles de bienvenue. C’est
Dramane qui va s’occuper de me ramener au village sur sa moto. Et là je
découvre que ma valise est encore trop lourde. Avec mon poids sur la moto et
dans le sable, nous sommes vraiment trop chargés. Heureusement, une autre moto
nous double, c’est le frère de Dramane qui va prendre ma valise.
Sally |
Tout le long de la route et elle est très longue, nous
allons dépasser des charrettes tirées par des mules. Les villageois rentrent du
marché. Salutations de rigueur, systématiques ! Je ne me souvenais pas que
c’était si loin, presque 20 kilomètres finalement.
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