jeudi 26 février 2015

DJIBASSO



DJIBASSO, mardi 3 mars


Je reprends la plume. Excusez mon absence, vraiment ça ne passe pas dans les villages et finalement pas non plus à Djibasso. La connexion est trop lente, j’ai mes messages sur mon téléphone, mais impossible de profiter de la connexion partagée en wi-fi avec l’ordinateur. Ceux qui connaissent comprendront, pour les autres n’attendez pas d’autres explications de ma part, je n’y comprends pas grand-chose.
Donc arrivée, je reprends, jeudi dernier 26 février, à Djibasso après un voyage en bus non climatisé, voyage qui a duré 8 heures pour 300 kilomètres à peu près. Il faut dire que nous nous sommes arrêtés au moins deux heures à Nouna pour attendre quelques personnes qui arrivaient de Ouagadougou. Coût pour ceux que ça intéresse : 5 000 FCFA, soit 7,50 euros environ.




Le jeudi est le jour idéal pour arriver, car c’est le jour du marché. Immense, il occupe tout Djibasso. Chacun est venu avec ses récoltes, ses animaux à vendre, ses affaires à faire…. Je devrais pouvoir repartir dès ce soir pour Pia. Il faut trouver les villageois de Pia et ce n’est pas une mince affaire.
Heureusement Sally est là. Je connais Sally depuis mon premier voyage au Burkina.  C’est la belle-sœur de l’ami qui m’a invitée et emmenée dans les villages. C’est un personnage à Djibasso. De par sa stature, sa silhouette imposante, son humour permanent. Elle sait lire et écrire et débrouille bien des situations. Dans l’avenue principale de Djibasso, la route qui mène au Mali, elle trône juste devant l’entrée de sa maison. Tous les matins, elle fait frire des beignets de farine de mil qu’elle vend, alimentant la caisse familiale de quelques centaines de francs. Les enfants nombreux, ceux qui ont moins de 7 ans et qui ne vont pas à l’école, courent partout, jouant avec un bout de carton, des cuillères en plastique trouvées au sol, se taquinant en permanence. Beaucoup de pièges autour d’eux, marches, planches, objets divers. Ils semblent évoluer à leur aise, il doit bien y avoir des accidents de temps en temps.



Je pense à nos écoles maternelles claires et propres. J’entends les enfants français chanter des comptines, jouer avec des jouets « éducatifs » et s’exercer à la collectivité. Il est sûr que l’éveil des différentes capacités se fait plus rapidement dans cet univers protégé. Pour autant, dans la société burkinabé d’aujourd’hui, où il faut être malin, se faufiler, être plus rapide pour attraper le morceau de viande qui reste dans le plat commun, cet école de la vie semble pour l’instant « adaptée ».

J’ai renoncé à compter les enfants, il y en a « beaucoup ». 

Donc Sally m’accompagne à la rencontre des gens de Pia. Retrouvailles joyeuses, chaleureuses. On ne s’embrasse pas, mais on se salue longuement, main dans la main, en prononçant des paroles de bienvenue. C’est Dramane qui va s’occuper de me ramener au village sur sa moto. Et là je découvre que ma valise est encore trop lourde. Avec mon poids sur la moto et dans le sable, nous sommes vraiment trop chargés. Heureusement, une autre moto nous double, c’est le frère de Dramane qui va prendre ma valise.

Sally

Tout le long de la route et elle est très longue, nous allons dépasser des charrettes tirées par des mules. Les villageois rentrent du marché. Salutations de rigueur, systématiques ! Je ne me souvenais pas que c’était si loin, presque 20 kilomètres finalement.

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