Revenue à Bobo-Dioulasso depuis vendredi 20 dernier, j'ai surtout dormi beaucoup, me suis reposée après la formation.
Je dois vous parler de mon guide.
En partant pour cette troisième fois dans les villages, j’étais un peu inquiète. Non par
rapport au formateur Djakaria qui parle aussi bien le moré, que le dioula, que
le bambara, mais pour les autres journées, la communication s’annonçait difficile, voire impossible sans interprète.
Est apparu Moussa,
Moïse de son vrai nom, mon guide comme je l’appelle.
Je n’avais pas un souvenir précis de Moussa lors du premier
voyage, mais lors du deuxième séjour en janvier 2014, je me souviens. J’avais
eu l’impression forte de passer une épreuve. Il m’avait questionné longuement
un soir avec le chef des griots sur mes intentions, mes motivations. Puis il
m’avait demandé de découper un poulet. Le monde avait basculé, je ne savais
plus tout à fait où j’étais, mais je me souviens qu’il avait arrêté de me
questionner lorsque j’avais dit que j’agissais avec le cœur et avec la lumière.
Moussa depuis le premier jour, ne me lâche pas. Il anticipe,
prévoit, protège. Il me prévient lorsque je dois commencer mon discours devant
les apiculteurs à Pia (sinon on y serait peut-être encore). Il me passe ses
chaussures lorsque les miennes lâchent dans la ballade à la source… Il
m’apprend le dioula, m’explique les codes (ce qui se fait, ce qui se dit et
surtout ce qui ne se fait pas ou ne se dit pas).
Son français est limité, mais il parle suffisamment bien,
surtout sait s’adapter aux différentes situations et me faire percevoir les
nuances. Il tente de comprendre, d’établir un véritable échange.
Une belle rencontre, une présence lumineuse qui me fait
beaucoup de bien !.. Merci Moussa, merci.
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